15 Mars > Le neuromarketing

Le neuromarketing
ou comment la pub nous manipule ?

18h : projection du documentaire « Neuromarketing: des citoyens sous influence ? » (Laurence Serfaty/altomedia) au cinéma Diagonal-Capitole
20h : Bar des sciences au Café du Théâtre, place de la comédie dans le cadre de la Semaine du cerveau.
Avec la participation de :
Valérie Cochen De Cock, Neurologue, spécialiste des troubles du sommeil et de l'éveil, membre du pôle neurosciences « tête et cou », CHRU Gui de Chauliac; utilise  régulièrement les techniques d'imagerie cérébrale.
Thierry Arcaix, Sociologue, photographe, rédacteur à L'Hérault du Jour ; exploite la richesse du quartier Figuerolles pour son analyse de notre société.
Denis Benoit, Professeur en Sciences de l'information et de la communication, Université Montpellier 3, LERASS-CERIC. Domaine de recherches : théories de l’information et de la communication, communication persuasive, éthique en communication.

C’est la crise de 1929 qui motiva l'essor du marketing puisque le commerce était appelé à se globaliser de manière croissante. Convaincre des clients inconnus, anonymes et hors de portée, éliminer des concurrents sur leur terrain, étaient devenus indispensables à la bonne marche des affaires. Les consommateurs se sont transformés en cibles.
La psychologie comportementale s'est alors avérée un outil de base pour aider les industriels à anticiper les désirs des consommateurs. Avec les études de marché, le marketing a prétendu à la rationalité, à l'objectivité.
Qu’en est-il aujourd'hui ? Le neuromarketing creuse ce même sillon en ayant recours à diverses formes d'imagerie cérébrale (électro-encéphalogramme, IRM fonctionnelle) pour accéder à ce qui nous plaît et ce qui nous déplaît, avant même, ou sans, que le sujet en soit conscient.
Devant cette sophistication technique, on peut se demander si la manipulation ne risque pas de prendre de l’ampleur. Persuader le consommateur aux moyens de publicités hypnotisantes, passe encore, mais traquer l'activité de ses circuits du plaisir, n'est ce pas violer l'individu ?
Oui mais… Les connaissances en neurosciences sont-elles si fines que l'on pourrait établir une forte corrélation entre les images glanées dans nos têtes et le geste final du consommateur. Sommes-nous tous si semblables que ces méthodes d'imagerie pourront déclencher des ruées sur des produits sans saveur ? La responsabilité des scientifiques est de témoigner des avancées des neurosciences pour que le public reste vigilant face à des emplois douteux. Alors gardons les yeux grands ouverts et l’esprit critique en éveil.
 Thème préparé par Isabelle Chaudieu (Inserm U1061) et Pierre-François Méry (IGF).

Cette soirée bénéficie du support de la Société française de Neurosciences, dans le cadre de la Semaine du Cerveau 2012.