Le neuromarketing
ou comment la pub nous manipule ?
18h : projection du documentaire « Neuromarketing:
des citoyens sous influence ? » (Laurence Serfaty/altomedia) au cinéma
Diagonal-Capitole
20h : Bar des sciences au Café du Théâtre, place de la comédie dans le cadre de la Semaine du cerveau.
Avec la participation de :
Valérie Cochen De Cock, Neurologue, spécialiste des troubles
du sommeil et de l'éveil, membre du pôle neurosciences « tête et cou »,
CHRU Gui de Chauliac; utilise régulièrement les techniques d'imagerie
cérébrale.
Thierry Arcaix, Sociologue, photographe, rédacteur à L'Hérault
du Jour ; exploite la richesse du quartier Figuerolles pour son analyse
de notre société.
Denis Benoit, Professeur en Sciences de l'information et de la
communication, Université Montpellier 3, LERASS-CERIC. Domaine de
recherches : théories de l’information et de la communication,
communication persuasive, éthique en communication.
C’est la crise de 1929 qui motiva l'essor du marketing puisque le
commerce était appelé à se globaliser de manière croissante. Convaincre
des clients inconnus, anonymes et hors de portée, éliminer des
concurrents sur leur terrain, étaient devenus indispensables à la bonne
marche des affaires. Les consommateurs se sont transformés en cibles.
La psychologie comportementale s'est alors avérée un outil de base
pour aider les industriels à anticiper les désirs des consommateurs.
Avec les études de marché, le marketing a prétendu à la rationalité, à
l'objectivité.
Qu’en est-il aujourd'hui ? Le neuromarketing creuse ce même sillon en
ayant recours à diverses formes d'imagerie cérébrale
(électro-encéphalogramme, IRM fonctionnelle) pour accéder à ce qui nous
plaît et ce qui nous déplaît, avant même, ou sans, que le sujet en soit
conscient.
Devant cette sophistication technique, on peut se demander si la
manipulation ne risque pas de prendre de l’ampleur. Persuader le
consommateur aux moyens de publicités hypnotisantes, passe encore, mais
traquer l'activité de ses circuits du plaisir, n'est ce pas violer
l'individu ?
Oui mais… Les connaissances en neurosciences sont-elles si fines que
l'on pourrait établir une forte corrélation entre les images glanées
dans nos têtes et le geste final du consommateur. Sommes-nous tous si
semblables que ces méthodes d'imagerie pourront déclencher des ruées sur
des produits sans saveur ? La responsabilité des scientifiques est de
témoigner des avancées des neurosciences pour que le public reste
vigilant face à des emplois douteux. Alors gardons les yeux grands
ouverts et l’esprit critique en éveil.
Thème préparé par Isabelle Chaudieu (Inserm U1061) et Pierre-François Méry (IGF).
Cette soirée bénéficie du support de la Société française de Neurosciences, dans le cadre de la Semaine du Cerveau 2012.